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remarqué un muni d’un seul aileron, qui s’agitait de l’air le plus démanché et le plus risible qu’on puisse voir. Je le recommande à Godefroy Jadin, le Raphaël des moulins à vent.

Je ne parlerai pas de Bouchain, qui est une ville si forte, que je suis passé à côté sans l’apercevoir. Si vous me permettez, nous sauterons quelques postes, et nous serons à Valenciennes.

C’est à peu près vers cette ville que commença une mauvaise plaisanterie qui se prolongea tout le temps de notre voyage : de quart d’heure en quart d’heure, nous traversions des cours d’eau, et des façons de rivière de province, et comme des voyageurs ignorants et consciencieux, nous demandions à quelque Wallon plus ou moins stupide :

— Monsieur, le nom de la rivière ?

— C’est l’Escaut, monsieur.

— Ah ! fort bien.

Plus loin nouvelle rivière, nouvelle question :

— Et ceci, monsieur le Wallon, auriez-vous l’obligeance de me dire ce que c’est ?

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