des bureaux de tabac, au Coq gaulois ou au Lion belge.
Qui diable peut donc acheter tout ce poivre et toute cette mélasse ? ou bien l’état d’épicier a-t-il de si grands charmes qu’on l’exerce pour le plaisir seulement ? Je penche fort à le croire.
La pluie rayait le ciel de hachures menues qui dégénérèrent bientôt en cataractes, de sorte qu’il fallut rentrer la tête dans la coquille et écouter derechef les histoires du tailleur. Il en raconta deux : l’une d’un chevalier pénitent que le prieur envoya en Terre-Sainte avec une tabatière dont tous les grains de tabac étaient comptés ; l’autre, de la belle brodeuse de la rue d’Or, à Bruxelles, qui est une histoire de sympathies occultes et de magnétisme très-compliquée (le petit tailleur était affilié à une secte mesmérienne), et pleine de choses étonnantes el incompréhensibles, très-bonne à écouter dans une diligence, par un jour de brouillard et de pluie grise.
Quand nous entrâmes dans Bruxelles, l’eau