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coudées au balcon, les unes laides, les autres laides, très-brunes et assez maigres. C’était probablement un atelier de broderie ou quelque chose comme cela : une seule était blonde et jolie, mais, hélas ! elle ne pesait pas quatre-vingts livres, et elle était d’une blancheur de cire vierge ; elle avait, du reste, une position bizarrement gracieuse : elle était assise sur la fenêtre, le dos appuyé contre le balustre, et la tête renversée du côté de la rue, de façon à ce que ses cheveux, mal retenus par son peigne, pendaient en dehors. Elle chantait je ne sais quelle romance en dodelinant la tête avec un petit tic nerveux on ne saurait plus charmant.

Les petites s’étant aperçues que nous les regardions, nous examinèrent plus à fond, et le résultat fut qu’à l’exception de la pâle blonde, qui se balançait toujours en chantant sa chanson, elles éclatèrent toutes de rire comme un cent de mouches, et parurent nous trouver très-bouffons, moi surtout, à cause de mes longs cheveux, et Fritz, pour une raison que je n’ai pas bien démêlée, car il n’avait rien que de

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