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de l’Odéon, ayant trouvé une rue trop profonde ou trop large, et du soleil. Seule occasion d’ailleurs que j’aurai aujourd’hui de parler du beau temps, du soleil… A quoi

servirait d’être triste, et d’être cavalier, si dans l’aube on ne s’arrêtait pour caresser aux naseaux l’attelage d’un si beau jour ?… D’être heureux, si l’on ne pouvait appuyer les lèvres de Bouddha contre les lèvres dorées d’Andromède ? D’être tendre, si l’on ne peut écrire au hasard deux phrases, trois phrases, qui n’aient pas le moindre rapport avec sa vraie joie et son chagrin, à condition qu’elles commencent par la voyelle ronde que les anciens lançaient dans leur discours comme s’ils jonglaient chaque fois, avant de prononcer le nom de leur ami, avec une boule d’or : O visage des bois ! O racine des cœurs ! O pâturages à boutons d’or que les vaches malhabiles ont dû cueillir avec l’herbe, mais qu’elles laissent retomber de leurs bouches laiteuses avec le muguet et les coucous ! O aube,

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