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DISCOURS

PRONONCÉ
PAR M. VICTOR HUGO,
LE 19 DÉCEMBRE 1832,
DEVANT LE TRIBUNAL DU COMMERCE,
Pour contraindre le Théâtre-Français à représenter, et le
gouvernement à laisser représenter
LE ROI S’AMUSE.


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« Messieurs, après l’orateur éloquent qui me prête si généreusement l’assistance puissante de sa parole, je n’aurais rien à dire si je ne croyais de mon devoir de ne pas laisser passer sans une protestation solennelle et sévère l’acte hardi et coupable qui a violé tout notre droit public dans ma personne.

» Cette cause, Messieurs, n’est pas une cause ordinaire. Il semble à quelques personnes, au premier aspect, que ce n’est qu’une simple action commerciale, qu’une réclamation d’indemnités pour la non-exécution d’un contrat privé, en un mot, que le procès d’un auteur à un théâtre. Non, Messieurs, c’est plus que cela, c’est le procès d’un citoyen à un gouvernement. Au fond de cette affaire, il y a une pièce défendue par ordre ; or, une pièce défendue par ordre, c’est la censure ; et la Charte abolit la censure ; une pièce défendue par ordre, c’est la confiscation, et la Charte abolit la confiscation. Votre jugement, s’il m’est favorable,

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