< Page:Hugo Rhin Hetzel tome 3.djvu
Cette page n’a pas encore été corrigée

remuer le

cercueil. Si l’on touchait à ce qui a été la princesse de Nassau, cela tomberait en poussière.

En me retournant pour voir le comte, j’ai été frappé de je ne sais quelle couche luisante beurrée sur son visage. Le sacristain ― toujours le sacristain ― m’a expliqué qu’il y a huit ans, lorsqu’on avait trouvé cette momie, on avait cru devoir la vernir. Que dites-vous de cela ? À quoi bon avoir été comte de Nassau, pour être, deux cents ans après sa mort, verni par des badigeonneurs français ? La bible avait promis au cadavre de l’homme toutes les métamorphoses, toutes les humiliations, toutes les destinées, excepté celle-ci. Elle avait dit : ― Les vivants te disperseront comme la poussière, te fouleront aux pieds comme la boue, te brûleront comme le fumier ; ― mais elle n’avait pas dit : ― Ils finiront par te cirer comme une paire de bottes !

    Cet article est issu de Wikisource. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.