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Le sillon de son char qui traîne
Hector à l’entour des remparts
Encadre un miroir où la reine
Toute nue et cheveux épars,

La reine
Hélène
Se pare.

— Hélène,
La plaine
Hellène
Est pleine
D’amour.

Le vieux Priam implore sur la tour :

— Achille, Achille, ton cœur est plus dur
Que l’or, l’airain, le fer des armures,
Achille, Achille, plus dur que nos murs,
Que les rochers bruts de nos remparts !

À son miroir Hélène se pare :

— Mais non, Priam, il n’est rien si dur
Que le bouclier d’ivoire de mes seins
Leur pointe s’avive au sang des blessures,
De corail comme l’œil de blancs oiseaux marins :
Dans la prunelle froide on voit l’âme écarlate.
Il n’est rien si dur, non, non, non, Priam.

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