Tout malade encore, presque estropié, enfermé depuis des semaines dans une chambre avec la souffrance et la fièvre, j’avais besoin de causer à des enfants comme moi, de leur demander des nouvelles, et de leur raconter mon histoire.
Ils avaient eu l’air bon comme tout, en venant à moi dans l’escalier, et m’avaient dit avec affection : « Comme tu es pâle !… » Il y avait dans leur voix de l’émotion, presque de l’amitié. Braves petits garçons, saine nichée de savetiers, marmaille au bon cœur ! Je les aimais bien. Ma mère aurait mieux faire de me battre et de me laisser les revoir quand mon bras fut guéri.