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PROPOS DE RENTRÉE
LA TERRE ET LA LANGUE[1]


Les premières bises de l’hiver nous chassent vers la ville. Les jours se font courts et brumeux. Pendant que j’écris, au coin du feu, dans la maison isolée, la lune se lève, toute rouge, au bout de l’allée que jonchent les feuilles mortes. Tout se tait. Une immense tristesse s’étend à l’horizon : Adieu les longs soleils, les heures lumineuses et chantantes ! Adieu les champs et leur clair repos ! Adieu la terre, la belle terre fleurie, la terre maternelle de laquelle nous sortons tous pour y rentrer un jour !

À la veille du départ, quand déjà les malles sont

  1. La Vie des mots, par Arsène Darmesteter, in-8°, Delagrave, éditeur.
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