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LA VERTU EN FRANCE[1]


Il y a dans Athènes, au pied de l’Acropole, un petit temple charmant dédié à la Victoire. Ce temple porte sur une de ses faces un bas-relief représentant la déesse occupée à délier la courroie de ses sandales. Elle annonce ainsi sa volonté de demeurer parmi les descendants de Thémistocle et de Miltiade. Mais c’est en vain que ses pieds sont nus : la Victoire a des ailes. Le jour est proche qui la verra s’envoler loin des Athéniens. Aucune nation, fût-elle peuplée de héros, n’a retenu longtemps dans ses bras cette sanglante infidèle. Et pourquoi serait-elle constante ? Elle sait qu’aussitôt qu’elle revient, elle est pardonnée. Pourtant, le sculpteur attique avait conçu là une belle

  1. La Vertu en France, par M. Maxime du Camp. 1 vol. in-8°.
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