< Page:Laforgue - Poésies complètes.djvu
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
12
les complaintes
Que de votre communion, nous vienne
Notre sagesse quotidienne !
— Ô croisés de mon sang ! transporter les cités !
Bénir la Pâque universelle, sans salaires !
Mourir sur la Montagne, et que l’Humanité,
Aux âges d’or sans fin, me porte en scapulaires ?
Pardonnez-nous nos offenses, nos cris,
Comme étant d’à jamais écrits !
— Crucifier l’infini dans des toiles comme
Un mouchoir, et qu’on dise : « Oh ! l’Idéal s’est tu ! »
Formuler Tout ! En fugues sans fin dire l’Homme !
Être l’âme des arts à zones que veux-tu ?
Non, rien ; délivrez-nous de la Pensée,
Lèpre originelle, ivresse insensée.
Radeau du Mal et de l’Exil ;
Ainsi soit-il.
Cet article est issu de Wikisource. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.