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COMPLAINTE
à notre-dame des soirs


L’Extase du soleil, peuh ! La Nature, fade
Usine de sève aux lymphatiques parfums.
Mais les lacs éperdus des longs couchants défunts
Dorlotent mon voilier dans leurs plus riches rades,
Comme un ange malade…
Ô Notre-Dame des Soirs,
Que Je vous aime sans espoir !

Lampes des mers ! blancs bizarrants ! mots à vertiges !
Axiomes in articulo mortis déduits !
Ciels vrais ! Lune aux échos dont communient les puits !
Yeux des portraits ! Soleil qui, saignant son quadrige,
Cabré, s’y crucifige !
Ô Notre-Dame des Soirs,
Certe, ils vont haut vos encensoirs !

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