< Page:Laforgue - Poésies complètes.djvu
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
65
les complaintes
Puis j’ai des tas d’éternelles histoires,
Ô mers, ô volières de ma Mémoire !
Sans compter les passes évocatoires !
Et quand tu t’endormiras,
Dans les draps
D’un somme, je t’éventerai de lointains opéras.
Orage en deux cœurs, ou jets d’eau des siestes,
Tout sera Bien, contre’ou selon ton geste,
Afin qu’à peine un prétexte te reste
De froncer tes chers sourcils,
Ce souci :
« Ah ! suis-je née, infiniment, pour vivre par ici ? »
— Mais j’ai beau parader, toutes s’en fichent !
Et je repars, avec ma folle affiche,
Boniment incompris, piteux sandwiche :
Au Bon Chevalier-Errant,
Restaurant,
Hôtel meublé, Cabinets de lecture, prix courants.
Cet article est issu de Wikisource. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.