Tu le sais ; mais tout est si décevant ! ces choses
Me poignent, après tout, d’un infaillible émoi !
Raconte-moi ta vie, ou bien étourdis-moi.
Car je me sens obscure, et, je ne sais pourquoi,
Je me compare aux fleurs injustement écloses…
Tu verras, c’est un rêve. Et tu t’éveilleras
Guérie enfin du mal de pousser solitaire.
Puis, ma fine convalescente du Mystère,
On vous soignera bien, nuit et jour, seuls sur terre.
Tu verras ?
Tu le sais. Ah ! — si tu savais ! car tu m’as prise !
Bien au delà ! avec tes yeux, qui me suffisent.
Oui, tes yeux francs seront désormais mon église.
Avec nos regards seulement,
Alors, scellons notre serment ?
Allons, endormez-vous, mortelle fiancée.
Là, dans mes bras loyaux, sur mon grand cœur bercée,
Suffoquez aux parfums de l’unique pensée
Que la vie est sincère et m’a fait le plus fort,