< Page:Lefèvre-Deumier - Le Parricide, 1823.djvu
Cette page n’a pas encore été corrigée
Un buisson séparait leurs pas irrésolus ;
Mais déjà le buisson ne les sépare plus.
III
Le temps, de qui la marche est malgré nous la nôtre,
Qui fauche d’une main ce qu’il sème de l’autre,
Que leur fait-il le temps ! Le spectacle des cieux
Du charme de se voir ne distrait point leurs yeux ;
En vain leur avenir est voilé d’ignorance,
Tant de félicités leur défend l’espérance.
Comme si dans le monde ils n’étaient plus que deux,
Ils ne respirent plus qu’ensemble et que pour eux ;
Leurs soupirs confondus accablent leur faiblesse.
Suspendez du bonheur le poids qui les oppresse,
Grand Dieu ! l’homme est trop faible à tant de volupté,
Et ne peut sans mourir caresser la beauté.
Cet article est issu de Wikisource. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.