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et les petits enfants ramassaient mes aiguilles, et souvent ils dansaient

des rondes en chantant autour de mon tronc. Et maintenant je suis tout sec, tout nu et tout seul. Ah ! si j’avais su ! Si seulement j’avais pu être mât de cocagne ! »

Et il soupira si fort, que tous les cordages en craquèrent.

Mais à ce moment un vol d’hirondelles passa au-dessus de la mer.

Elles venaient des pays du Nord et s’en allaient en Égypte.

Elles descendirent sur le navire et se posèrent sur le mât, qu’elles couvrirent presque entièrement de leurs ailes. Le mât entendit même leurs petits cœurs battre, et leurs plumes qui le frôlaient faisaient comme un bruissement de feuilles.

Il écoutait ce qu’elles disaient entre elles. Elles parlaient justement de son pays, d’où elles venaient. Et le pauvre sapin se sentit si heureux, qu’il s’endormit en se figurant qu’on l’avait ramené dans sa forêt.

[Illustration]

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