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à l’Institut, et je commençai d’écrire mes

Mémoires… Le succès de l’Itinéraire fut aussi complet que celui des Martyrs avait été disputé. »

Et pourtant, la première partie exceptée, l’Itinéraire, si je ne me trompe, nous paraît, aujourd’hui, encore plus ennuyeux que les Martyrs.

Pourquoi avait-il fait ce voyage en Grèce, dans l’archipel, à Constantinople, en Asie-Mineure, en Palestine, en Égypte et à Tunis ? Il nous dit qu’il allait « chercher des images » pour son poème des Martyrs. Il nous dit aussi qu’il a fait ce voyage par piété : « Je serai peut-être le dernier des Français sorti de mon pays pour voyager en Terre-Sainte avec les idées, le but et les sentiments d’un ancien pèlerin. » Enfin (dans les Mémoires), il nous dit qu’il l’a fait par amour : « Allais-je au tombeau du Christ dans les dispositions du repentir ? Une seule pensée m’absorbait ; je comptais avec impatience les moments. Du bord de mon navire, les regards attachés à l’étoile du soir, je lui demandais des vents pour cingler plus vite, de la gloire pour me faire aimer. J’espérais en trouver à Sparte, à Sion, à Memphis, à Carthage, et l’apporter à l’Alhambra. Comme le cœur me battait en abordant les côtes d’Espagne ! »

Autrement dit, il allait à Jérusalem pour le plaisir de trouver, au retour, madame de Noailles qui l’attendait à Grenade. Et il suivait aussi son instinct et son goût de voyageur et de navigateur, et son humeur curieuse et surtout inquiète.

La littérature de voyages

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