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régime sans quelque horreur. Mais il aimait l’horreur… » Et encore : «… Le passé, comme passé, et la mort, comme mort, furent ses uniques plaisirs. Loin de rien conserver, il fit au besoin des dégâts, afin de se donner de plus sûrs motifs de regrets. En toutes choses, il ne vit que leur force de l’émouvoir, c’est-à-dire lui-même. À la cour, dans les camps, dans les charges publiques comme dans ses livres, il est lui, et il n’est que lui, ermite de Combourg, solitaire de la Floride. Il se soumettait l’univers… » (Trois idées politiques.)

Et, pendant les dix-huit dernières années de sa vie, tout le monde l’admire. Les catholiques ne peuvent oublier le Génie du christianisme ; les royalistes, même scandalisés de la liberté de sa pensée, disent : « Il a du moins le culte du malheur. » Et les libéraux, et les républicains trouvent aussi cela très beau, très touchant, « puisqu’au fond, songent-ils, il est des nôtres ». Le mal de René n’empêche pas René d’être un merveilleux organisateur de sa gloire.



NEUVIÈME CONFÉRENCE

LES MÉMOIRES

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