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qui a

vu tant de choses, qui a demeuré chez les sauvages, ne s’étonne plus guère. Le monde est grand, la durée est inépuisable. Cette Révolution qui, tout en le réduisant, lui, à la misère et à l’exil, a changé l’Europe, ce n’est rien. Du moins ce n’est rien de nouveau ni d’extraordinaire. On a déjà vu des choses toutes pareilles. Il n’y a pas de quoi « se frapper » ; il s’agit seulement d’en tirer des leçons s’il est possible.

Et il nous expose ainsi l’objet de son livre.

« I. Quelles sont les révolutions arrivées autrefois dans les gouvernements des hommes ? Quel était alors l’état de la société, et quelle a été l’influence de ces révolutions sur l’âge où elles éclatèrent et les siècles qui les suivirent ?

« II. Parmi ces révolutions en est-il quelques-unes qui, par l’esprit, les mœurs et les lumières du temps, puissent se comparer à la révolution actuelle de la France ? »

Il se pose encore d’autres questions : « Quelles sont les causes de cette dernière révolution ? Le gouvernement de la France est-il fondé sur de vrais principes et peut-il subsister ? S’il subsiste, quel en sera l’effet sur les nations de l’Europe ? » etc… Mais il n’a le temps de répondre qu’aux deux premières questions, — en six cent quatre-vingts pages, il est vrai.

Les trois cents premières pages, surtout, sont un parallèle constant, curieux, ingénieux, mais évidemment forcé, surprenant, quelquefois même déconcertant,

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