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CHAPITRE II

la tristesse de balaoo


Dans sa chambre, Balaoo trouva Gertrude qui lui préparait son smoking et ses bottines vernies.

— Va-t-en ! lui dit Balaoo, avec rudesse. Je ne sors pas !

— Personne n’en saura rien, répondit Gertrude en soupirant, et ça te fera du bien de prendre un peu l’air. Tiens ! voilà vingt francs pour t’amuser. Je descends servir le café et je reviens. Habille-toi.

Elle descendit et revint cinq minutes plus tard. Balaoo était allongé sur la descente de lit. Il ne s’était pas habillé et il pleurait. Gertrude fut affolée.

— Qu’est-ce que tu as ?… qu’est-ce que tu as ?

— Tu le sais bien ce que j’ai ! répondit Balaoo, les deux poings sur la bouche, pour comprimer son désespoir. Pourquoi est-il revenu ?

— On ne peut pas lui défendre de venir à Paris. C’est le neveu de Monsieur. Il est venu pour ses affaires.

— Alors, dis-moi pourquoi, vieille taupe, on a voulu me faire partir avec Zoé pour la maison d’hommes, à Saint-Martin-des-Bois ? Il s’en est fallu de l’épaisseur d’une noix que je parte. On savait bien ce qu’on faisait et que j’aurais du plaisir à voir le grand hêtre de Pierrefeu… et la pierre plate de Mahon… et le verger de ma jeunesse…

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