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CONFITOU
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Il ne voyait rien du tout et redescendait de méchante humeur.

La route était maintenant débarrassée ou à peu près de la foule en exode. Confitou dit :

— Ça n’est pas trop tôt.

Chose curieuse, sa petite âme d’enfant ne s’était pas attendrie au spectacle de tant de misères. Sa mère disait souvent :

« Confitou a le fond dur », et de cela, elle était presque fière, car ajoutait-elle, « il saura défendre sa vie ! »

Cependant Confitou ne pouvait pas être bien méchant, avec une mère sentimentale et un père qui était un apôtre ; oui, mais le père de sa mère avait été un terrible hobereau saxon que rien ne pouvait fléchir, qui cassait les tables quand ce qu’il y avait dessus ne lui convenait qu’à moitié et qui caressait de temps en temps sa femme et ses domestiques à coups de bâton… Ne fallait-il pas compter avec ce grand-père là que Confitou n’avait, du reste, pas connu ? Les coups de poing dont l’enfant bourrait à chaque occasion la Génie Boulard n’étaient pas indignes du hobereau, et ce n’était pas une raison parce que cette fille de la campagne paraissait n’en ressentir aucune

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