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CONFITOU

Elle finit par jeter à Fritz, d’une voix sifflante :

— Mais, qu’est-il donc arrivé ?… C’est inimaginable !…

« Qu’est-il donc arrivé ? » Elle mettait dans ce cri toute sa foi passée dans le Destin allemand, force terrible qui lui avait fait souvent peur pour les siens et pour son bonheur particulier, mais qu’elle avait toujours crue invincible et que toute sa raison, plus encore que son cœur, se refusait encore à croire vaincue. Mais bientôt, hélas ! — cela était fatal — cœur et raison furent à la hauteur de la même révolte.

Fritz lui répondit qu’ils étaient débordés de partout, que l’ennemi les traquait comme des bêtes fauves, sans leur laisser un instant de répit et sans faire de quartier ! Pour son compte, le cousin Fritz l’avait échappé belle, et il prétendait, naturellement, avoir vu des choses effroyables : des bataillons entiers qui se rendaient en criant : kamerades ! et qui avaient été massacrés sans pitié !…

— L’horreur !… Et Moritz ? Et Moritz ?…

Il avait des nouvelles de Moritz. On lui avait rapporté que, dans un petit village au sud de Saint-Rémy, Moritz n’avait eu que le temps

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