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tant à l’appât que M. Parent semblait n’avoir voulu

que l’instruire. Et ce n’est qu’après bien des hésitations que le voyageur condescendait à échanger une grande partie des valeurs de tout repos de son hôte contre les paperasses qu’il avait, lui, rapportées des « Pieds Humides ». Le tour était joué. Il l’avait renouvelé cent fois, deux cents fois et, toujours, l’ecclésiastique s’y laissait prendre. Il engageait même M. Parent à passer chez son vicaire, quand celui-ci avait des fonds à placer. M. Parent avait été poursuivi cinq ou six fois et il avait été convoqué chez le juge d’instruction. Il y arrivait, tranquille comme Baptiste :

— Mon Dieu ! monsieur le juge, je n’ai trompé personne ! M. le curé n’est pas un imbécile. Il est d’âge à comprendre les risques que l’on court quand on met ses fonds dans l’industrie. Si l’affaire avait réussi, il ne se serait pas plaint. Elle était mauvaise. Je n’y suis pour rien. J’en ai été moi-même victime, car, y ayant foi, j’ai refusé de lui passer tous mes paquets. Enfin, monsieur le juge d’instruction, y a-t-il une loi qui défende d’échanger telle obligation ou telle action contre telle autre ? Non, cette loi n’existe pas et ne saurait exister !

Après quelques explications de ce genre, le Parquet avait fini par laisser M. Parent gagner sa vie comme il l’entendait. Maintenant, il était millionnaire.

Mais, le plus réussi de tous dans cette jolie collection, c’était M. Jacob. Il était au bout de la table et je le reconnus tout de suite comme l’un

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