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l’hôtel complètement nettoyés. « Sans importance !

me fit-elle, quand nous fûmes enfermés dans son appartement. J’ai apporté le sac aux outils à tout hasard et Abraham Moritz est là pour un coup, petit chéri !… »

En vérité, Helena me croyait beaucoup plus avancé sur le chemin où elle m’avait lancé d’une main sûre, sans quoi elle eût pris plus de précaution. Elle ne m’eût point mis tout de suite, sans crier gare, en face d’une situation dont j’avais pu me tirer une première fois à mon honneur, mais que j’avais proclamée, par forfanterie, beaucoup plus drôle qu’elle ne l’était en réalité. Ayant reçu ce coup dans l’estomac, je pris le temps de respirer et je prononçai, d’une voix sans éclat :

— Abraham Moritz !… que vient faire Abraham Moritz dans tout ceci ?…

— Il vient nous tirer d’embarras, petit chéri !…

— Il vous a annoncé son arrivée ?…

— Je ne pense pas que son dévouement aille jusque-là. C’est nous qui lui devons une petite visite, comprends-tu ?

Je n’osais comprendre : « Nous retournons à Deauville. »

— Oui, par le chemin des amoureux. Nous passerons par Paris. Abraham habite au coin de la cité Rougemont, en face le Comptoir d’Escompte.

— Ah !

— Je n’aime pas ton « ah ! » Dis-moi, cet homme, cet Abraham, veux-tu m’aider à me venger de lui comme nous nous sommes vengés de Jacob ?

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