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UNE CONVERSATION AVEC M. DESCHANEL


Je dîne quelquefois en ville. Dînant quelquefois en ville, j’ai eu l’honneur de rencontrer M. le président de la Chambre qui, lui, y dîne fort souvent. C’est une des charges de la présidence, et non la moins lourde.

Se trouver, par hasard, à la même table que M. Deschanel, pour un convive ordinaire, c’est une bonne fortune ; pour un journaliste, c’est… oh ! je ne dirai pas une interview. Le mot qui nous vient d’outre-Manche est horrible, surtout avec le sens étroit, ridicule et mesquin qu’on y attache chez nous. Qui dit interview dit coup de sonnette chez un monsieur auquel vous demandez, sans crier gare, son opinion sur la lune, et qui vous la donne. Dieu ! que l’interview est une chose que je hais ! J’aime la conversation. Elle vient à qui sait attendre, à l’heure qu’il ne l’attend point. J’allais avoir une conversation avec M. Deschanel et déjà pendant le repas, qui

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