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LIVRE DEUXIÈME

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CHAPITRE Ier




L’assurance n’est pas incompatible avec les précautions.

Cette maxime des philosophes paraît peut-être un paradoxe à quelques personnes ; examinons pourtant, dans la mesure de nos forces, s’il est vrai de dire qu’il est toujours possible d’agir à la fois avec assurance et avec précaution. Les précautions, en effet, semblent contradictoires à l’assurance ; et les contradictoires ne peuvent coexister.

Si bien des gens croient ici à un paradoxe, cela me semble avoir une raison que voici : c’est que l’on aurait en effet le droit de nous accuser de réunir des choses inconciliables, si nous prétendions qu’on peut réunir les précautions et l’assurance dans une même affaire. Mais qu’y a-t-il de choquant dans ce que nous disons maintenant ? Car, s’il est vrai, comme on l’a dit tant de fois , et démontré tant de fois, que le vrai bien, et le vrai mal également, sont dans l’usage que l’on fait des idées, et que tout ce qui ne relève pas de notre libre arbitre ne peut être ni un bien ni un mal, quel paradoxe

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