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époque, la police prêchait l’unité et l’union, — et promit d’employer les 500 thalers à faire refleurir la Ligue. Peu à peu Schmidt apprend à reconnaître les divers chefs des communes de la Ligue Willich-Schapper à Paris. Il n’apprend pas seulement leurs adresses, il les visite, il espionne leurs correspondances, il observe leurs mouvements, il s’introduit dans leurs assemblées, il les pousse comme un « agent provocateur », porte surtout Cherval aux nues, d’autant plus que Schmidt, son admirateur, le célèbre comme le grand méconnu de la Ligue, comme le « chef principal », qui n’a fait qu’ignorer jusqu’à présent toute son importance, chose qui est déjà arrivée à plus d’un grand homme. Un soir, Schmidt assiste avec Cherval à une séance de la Ligue, ce dernier lit à Gipperich sa célèbre lettre avant de l’envoyer. C’est ainsi que Schmidt apprit l’existence de Gipperich.

« Dès que Gipperich sera revenu à Strasbourg, remarqua Schmidt, nous lui ferons parvenir une traite sur les 500 thalers qui sont à Strasbourg. Voici l’adresse de celui qui conserve l’argent ; donnez-moi en échange celle de Gipperich pour l’envoyer, comme garantie, à celui auquel il se présentera. » Schmidt obtint ainsi l’adresse de Gipperich. Le soir même où Cherval envoya la lettre à Gipperich, un quart d’heure plus tard, Gipperich fut arrêté sur un télégramme électrique, on perquisitionna chez lui et, l’on saisit la célèbre lettre. Gipperich fut arrêté avant Cherval.

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