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ANTHINEA

homme est forcé d’y lever les yeux quand il se

soucie de son ordre intellectuel.

Epuisée de guerres intérieures, la Grèce éteint sa flamme quand l’Asie d’Alexandre communique à ses conquérants, non le type d’un nouvel art, majs un état d’inquiétude, de fièvre et de mollesse qu’entretinrent les religions de l’Orient. Adonis et Mithra décomposèrent les premiers le monde ancien avant que le juif ne survînt. Qu’on ne croie pas que les artistes grecs aient hellénisé ces conceptions ennemies ; ils n’y réussirent jamais. Mais ils furent certainement barbarisés par elles.

Alors, cette lumière de l’imagination et de la pensée qui ne dessèche ni la passion ni la verve, mais commande à l’une et à l’autre en leur imprimant une immortelle vivacité, ce caractère de raison et de puissance qui est le propre de la Grèce disparaissent ou s’atténuent dans les œuvres des Grecs, et, ces œuvres n’étant plus grecques qu’à demi, on peut les négliger comme on le fait des copies comparées à l’original.

XI

Autant que ces copies tardives, les premières ébauches s’effacent devant les chefs-d’œuvre.

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