< Page:Meilhac et Halévy - Théâtre, I.djvu
Cette page a été validée par deux contributeurs.

HÉLÈNE.

  Eh bien, dis maintenant…


PARIS.

  Princesse, je t’admire…
  Et pourtant…


HÉLÈNE.

  Pourtant ?…


PARIS.

  Je dois dire
  Que, sur le mont Ida, Vénus
  Trouva moyen… bref, je l’admirai plus…


HÉLÈNE.

  Vénus est donc plus belle ?

(Elle repasse à droite.)

PARIS.

  Non…
  Mais la beauté n’est rien sans un peu d’abandon.
  Elle le savait bien, la déesse immortelle,
  Elle le savait bien… aussi me permit-elle
  Deux ou trois baisers un peu longs…


HÉLÈNE.

  Un peu longs ?


PARIS.

  Un peu longs !
  C’est pour cela, je crois, que je la trouvai belle.


HÉLÈNE, se laissant aller dans les bras de Pâris qui l’embrasse.

  Puisque ce n’est qu’un rêve… allons !

REPRISE DE L’ENSEMBLE.

  Oui, c’est un rêve, un doux rêve d’amour !
  La nuit lui prête son mystère,
  Il doit finir avec le jour.
  Goûtons sa douceur passagère…
  Ce n’est qu’un rêve, un doux rêve d’amour !

(Après l’ensemble terminé, les rideaux du fond s’ouvrent brusquement : paraît Ménélas, qui jette un cri.)
    Cet article est issu de Wikisource. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.