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LE COMTE.

C’est bien… allez, Binet, nous vous attendons…


BINET.

Je vais… je vais…

Il sort.


Scène V

LE COMTE, FRIQUET.

FRIQUET.

C’est un pensionnat de jeunes femmes, ici, monsieur le comte ?


LE COMTE.

Oui, monsieur Friquet.


FRIQUET.

Et de jeunes filles, monsieur le comte ?…


LE COMTE, sévèrement.

Monsieur Friquet, vous ne devez pas à votre âge avoir des idées pareilles… je viens ici, moi, dans l’intention la plus honnête et la plus pure. Vous savez nos malheurs, monsieur Friquet, comment, il y a quinze jours, mon ami, M. André de Bergerac, et moi, épousâmes les deux sœurs, mesdemoiselles Bathilde et Emma de Brimont… comment à la sortie de la chapelle, nous trouvâmes le tuteur de nos deux chères petites femmes, ledit tuteur accompagné de deux exempts ; l’un chargé de conduire Bathilde et Emma en ce pensionnat, l’autre chargé de nous reconduire, André et moi, à notre régiment… Vous avez vu mon désespoir, monsieur Friquet.


FRIQUET, qui n’a pas écouté un mot et qui n’a cessé de regarder au dehors.

Monsieur le comte, monsieur le comte !


LE COMTE.

Eh bien ! qu’y a-t-il ?


FRIQUET.

Là-bas ! là-bas, sous les arbres… cette jeune femme, ne la voyez-vous pas.

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