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ne balancerais pas à lui faire l’aveu

de mon inconstance ; mais il ne m’a point caché l’extrême embarras de sa position : toutes les ressources sur lesquelles il devait compter viennent de lui manquer par un enchaînement de fatalités inouïes ; la seule qu’il espère pouvoir sauver est encore très-incertaine. Dans ces cruelles circonstances, aurai-je courage de l’abandonner lui-même, ou lui proposerai-je froidement de lui rendre tout ce que je tiens de lui, tout ce qu’il sut me faire accepter avec tant de délicatesse et de générosité ? non, ce n’est point le sensible, le bon Séligni qui voudrait me conseiller un procédé si barbare, quand même il aurait pour sa Betzi tout l’amour et toute la jalousie de son rival.

Betzi n’eut la liberté de parler si long-temps de suite que parce que le

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