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l’aurait pu rendre tout-à-fait méconnoissable à d’autres yeux qu’à ceux

de Séligni. Elle-même le devina plutôt qu’elle ne le reconnut ; mais en précipitant ses pas pour l’éviter, elle ne put s’empêcher de jetter sur lui un long regard de douleur et d’intérêt, de mépris et de compassion. Il en fut tellement frappé qu’il voulut la suivre et n’en eut jamais le courage. Quelque fugitive qu’eût été cette entrevue, elle n’en laissa pas moins dans le cœur de Séligni la trace la plus profonde : l’apparition réelle d’une intelligence céleste n’eût pas produit sur son âme un effet plus merveilleux. De ce moment il vit tous les torts de sa propre conduite et, ne se permit plus d’en supposer à celle de Betzi. Ne se croyant plus sacrifié qu’au sentiment le plus généreux, il rougit tout à-la-fois de ses soupçons,

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