< Page:Mercœur - Œuvres complètes, I, 1843.djvu
Cette page n’a pas encore été corrigée

Je me dis : Nous passons comme elle ;
Comme elle, trouvons-nous un port ?

L’arbre se livre feuille à feuille
À l’onde, frais miroir du temps.
Hélas ! au passé qui les cueille,
Ainsi nous livrons nos instans.

L’insecte à l’aile de phosphore,
Nocturne flambeau des buissons,
Brille ; et je dis, quand vient l’aurore,
Comme lui nous nous éclipsons.

Nuit du printemps, quand tout repose,
Par degré lorsque tout s’éteint,
Ta fraîcheur commence la rose
Qu’achève un souffle du matin.

Mais voici l’heure où la puissance,
Loin de moi rêve de palais ;
De pensers, d’ombre et de silence,
Je m’enivre, et m’entoure en paix.

Et l’âme à demi consolée
Des tourmens que j’ai pu souffrir ;
Dans le calme de la vallée,
J’ai de doux songes d’avenir.

Élisa Mercœur.
(Octobre 1826.)
    Cet article est issu de Wikisource. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.