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BOABDIL.

                                                          Qu’a-t-il fait ?
Aurait-il donc aussi commis quelque forfait ?
Parle.


ALY.

          Tous les soupçons qu’en ton ardeur jalouse…


BOABDIL.

Eh bien ?


ALY.

                Ils sont tous vrais, ta criminelle épouse,
Infidèle à sa gloire…


BOABDIL.

                                      Arrête, malheureux !
Avant de m’accabler par ce secret affreux,
D’empoisonner le trait qui déjà me déchire,
Pourras-tu me prouver tout ce que tu vas dire ?
Ce qui t’a découvert leur noire trahison,
C’est une certitude, et non pas un soupçon ?
Les preuves, tu les as ?


ALY froidement.

                                          Je t’admire, et m’étonne
De cette confiance où ton cœur s’abandonne.
Dans sa haine pour toi, dans son amour pour lui,
Tu ne vois rien contre eux qui dépose aujourd’hui
Déjà, près d’accuser ma bouche d’imposture…


BOABDIL.

Oui, la haine aisément peut conduire au parjure !…
Elle l’aime !… elle peut être coupable… Ô Dieu !
Elle l’est… je te crois… Dans quel temps ?… dans quel lieu ?

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