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IBRAHIM.

Roi, qui put t’inspirer ce dessein ?


BOABDIL.

                                                                Mes remords.


ZORAÏDE.

Quoi ! par vous aujourd’hui ma gloire m’est rendue ?
Vous me pensiez coupable, et m’avez défendue !


BOABDIL.

J’avais appris déjà la mort de mon rival.
Malgré moi, poursuivi par un doute fatal.
Je ne me sentais plus convaincu de ton crime.
D’un horrible complot je te pensais victime ;
Mais enfin, innocente ou coupable envers moi,
J’étais du moins certain, en combattant pour toi,
Ou de ne pas survivre à ma gloire outragée,
Ou de te retrouver innocente et vengée.
Tu l’es ! daigne oublier ma trop funeste erreur.


ZORAÏDE.

Aux yeux du monde enfin j’ai recouvré l’honneur.
Je puis donc l’emporter au tombeau !


BOABDIL.

                                                                    Zoraïde,
Que dis-tu ?


ZORAÏDE, lui montrant son anneau.

                        Regardez, voyez cet anneau vide ;
La mort qu’il contenait a passé dans mon sein.


BOABDIL.

Empoisonnée !


INÈS.

                            Oh ciel !

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