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ſe ſépara ; Xanthe & Érippe ſe retirèrent

dans l’appartement qu’on leur avoit préparé, où après les différens témoignages de leur tendreſſe réciproque, Érippe parut ſurpriſe de la diligence avec laquelle ſon mari étoit parvenu à raſſembler une ſomme ſi conſidérable pour ſa rançon. Mais Xanthe, pour lui prouver que l’amour qu’il avoit pour elle, avoit été capable de bien plus grands efforts, lui dit que, n’en croyant pas être quitte à ſi bon marché pour la rançon d’une femme auſſi charmante, il avoic amaſſé le double de la ſomme prétendüe, & l’avoit fait coudre dans les ſouliers de ſes domeſtiques.


Examine bien, belle Érippe,
Ce que mérite tant de ſoin,
D’avoir dans ce preſſant beſoin
Vendu maint joyau, mainte nippe,
Engagé tout ſon fond, mépriſé le danger
D’un long & pénible voyage.
Pour te tirer d’un eſclavage
Que lui-même au beſoin eût voulu partager !

Cependant, peu ſenſible à la tendreſſe, aux peines & aux fatigues incroyables de ſon époux ; préocupée d’une paſſion que les ſoins & les complaiſances de Cavara avoient fait naître, & de l’eſpérance

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