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le mouvement s’accentue et les prolétaires s’unissent pour aider à la revendication de leurs aspirations vagues encore, mais ardentes. »

(J.-B. Malon, 3e Défaite du prolétariat, page 2)

Tous les hommes intelligents combattaient la guerre ; Michelet écrivit à un journaliste de ses amis la lettre suivante pour être publiée :

Cher Ami,

« Personne ne veut de la guerre, on va la faire et faire croire à l’Europe que nous la voulons.

» Ceci est un coup de surprise et d’escamotage.

» Des millions de paysans ont voté hier à l’aveugle. Pourquoi ? croyant éviter une secousse qui les effrayait, est-ce qu’ils ont cru voter la guerre, la mort de leurs enfants ?

» Il est horrible qu’on abuse de ce vote irréfléchi.

» Mais le comble de la honte, la mort de la morale serait que la France se laissât faire à ce point contre tous ses sentiments, contre tous ses intérêts. Faisons notre plébiscite et celui-ci sérieux ; consultons à l’aise des classes les plus riches aux classes les plus pauvres ; des urbains aux paysans ; consultons la nation, prenons ceux qui tout à l’heure, ont fait cette majorité oublieuse de ses promesses ; à chacun d’eux, on a dit : Oui ! mais surtout point de guerre !

» Ils ne s’en souviennent pas, la France s’en souvient ; elle signera avec nous une adresse de fraternité pour l’Europe, de respect pour l’indépendance espagnole.

» Plantons le drapeau de la paix. Guerre à ceux-là seuls qui pourraient vouloir la guerre en ce monde. »

(Michelet, 10 juillet 1870)

Le grand historien ne pouvait l’ignorer, ceux qui possèdent la force n’ont pas coutume de se rendre au raisonnement. La force employée au service du droit

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