tre un endroit du mur où ils peuvent s’échapper par un trou qu’ils agrandissent, les voilà sauvés.
Versailles étend sur Paris un immense linceul rouge de sang ; un seul angle n’est pas encore rabattu sur le cadavre.
Les mitrailleuses moulent dans les casernes. On tue comme à la chasse ; c’est une boucherie humaine : ceux qui, mal tués, restent debout ou courent contre les murs, sont abattus à loisir.
Alors on se souvient des otages, des prêtres, trente-quatre agents de Versailles et de l’Empire sont fusillés.
Il y a dans l’autre poids de la balance des montagnes de cadavres. Le temps est passé où la Commune disait : il n’y a pas de drapeau pour les veuves et les orphelins, la Commune vient d’envoyer du pain à 74 femmes de ceux qui nous fusillent. Il n’était pas éloigné pourtant de bien des jours, mais ce n’était plus l’heure à la miséricorde.
Les portes du Père-Lachaise où se sont réfugiés les fédérés pour les derniers combats sont battues en brèche par les canons.
La Commune n’a plus de munitions, elle ira jusqu’à la dernière cartouche.
La poignée de braves du Père-Lechaise se bat à travers les tombes contre une armée, dans les fosses, dans les caveaux au sabre, à la baïonnette, à coups de crosse de fusil : les plus nombreux, les mieux armés, l’armée qui garda sa force pour Paris assomme, égorge les plus braves.
Au grand mur blanc qui donne sur la rue du Repos, ceux qui restent de cette poignée héroïque, sont fusillés à l’instant. Ils tombent en criant : Vive la Commune !
Là comme partout, des décharges successives achèvent ceux que les premières ont épargnés ; quelques-uns achèvent de mourir sous les tas de cadavres ou sous la terre.