gurer sa prise de direction de la prison des Chantiers, commençait par cette exécution.
Il pleuvait par torrents, nous attendions en ligne dans la cour, Marceron vint s’excuser, s’adressant à moi qui passais pour la plus mauvaise, je lui dis que de la part de Versailles nous le préférions ainsi.
À la correction le régime des 40 plus mauvaises se trouva singulièrement adouci, on nous donna des bains et du linge, on put voir ses parents.
Marceron n’y gagna que de changer de visages, les prisonnières qui nous succédaient se révoltant comme nous, elles durent même le faire davantage puisqu’il se mit à frapper les enfants à coups de cordes, ce que les prédécesseurs n’avaient pas fait.
Le petit Ranvier entre autres, âgé d’une douzaine d’années, fut frappé parce qu’il ne voulait pas dénoncer la retraite de son père : — Je ne la sais pas, dit-il, mais si je la connaissais je ne vous le dirais pas.
Les pauvres femmes qui étaient devenues ou devenaient folles, ne furent pas non plus négligées. Les nouvelles prisonnières les soignaient comme nous en avions l’habitude, sans se troubler de leurs cris d’épouvante. Elles voyaient partout et sans cesse les horribles scènes qui leur avaient fait perdre la raison : il fallait les faire manger comme de petits enfants.
Un jour les malheureuses femmes furent emmenées dans des maisons d’aliénés, disait-on.
Mesdames Hardouin et Cadolle ont écrit l’épouvantable histoire de la prison des Chantiers sous le lieutenant Marceron.
En cet endroit naquit la petite Leblanc qui devait faire avec nous quelques mois plus tard, dans les bras de sa mère le voyage de Calédonie sur un navire de l’État la frégate la Virginie.
La prison des Chantiers fut à la fin de l’année attribuée aux hommes. Toutes les maisons de détention