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Mariguet, juge.
Cassaigne, lieutenant, juge.
Léger, sous-lieutenant, juge.
Labat, adjudant sous-officier.
Gaveau, chef de bataillon au 68e de ligne.
Senart, capitaine, substitut.

Le procès commencé le 17 août, eut dix-sept audiences.

Trois cents sièges avaient été préparés, pour l’assemblée de Versailles.

Deux mille places furent réservées à un public choisi ; les égorgeurs de l’armée régulière, au grand complet, y offraient le bout de leurs doigts gantés de blanc à des femmes richement vêtues, et le dos arrondi, les reconduisaient à leur place en saluant.

On déniait aux membres de la Commune le titre d’accusés politiques, qu’on leur reconnut sans le savoir, par la condamnation de quelques-uns d’entre eux, à la déportation simple ; peine essentiellement politique.

Les rapports des policiers avaient sous la haute direction de M. Thiers, été collectionnés en un dossier épouvantable et burlesque, travail tout préparé à la taille de celui qui en était chargé.

C’était le chef de bataillon Gaveau, sorti naguère d’une maison de fous, il acheva l’œuvre, en y mettant un cachet de démence.

La presse réactionnaire poussa tant de hurlements autour des accusations, que tous les esprits libres à l’étranger se révoltèrent.

Le Standard de Londres, jusque-là ennemi de la Commune, ne trouvait rien de plus révoltant que l’attitude de la presse française du demi-monde autour de ce procès.

Ferré ne voulant pas de défenseur, le président nomma d’office Me Marchand, qui eut l’honnêteté de se borner

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