dant le voyage de Paris à Versailles, pour ne trouver personne.
Suivirent le jugement de Rossel, condamné à mort pour avoir passé de l’armée régulière à l’armée fédérée.
Bourgeois, sous-officier, fut condamné à mort pour le même fait.
Le procès de Rochefort fut encore retardé ; on l’envoya attendre au fort Bayard.
À Versailles, de belles jeunes filles traversèrent souvent les sombres corridors de la justice, la prison d’état de 71, Marie Ferré avec ses grands yeux noirs ses lourds cheveux bruns, la fille de Rochefort toute jeune alors ; les deux sœurs de Rossel, Bella et Sarah.
À Paris, étaient deux femmes dont l’une fièrement pensait à son frère mort, l’autre toujours dans l’anxiété du doute ; la sœur de Delescluze, la sœur de Blanqui.
La nuit du 27 au 28 novembre, à la prison d’Arras, on m’appela et on me dit de me tenir prête pour partir à Versailles.
Je ne sais pas à quelle heure on partit, c’était encore nuit, il y avait beaucoup de neige, deux gendarmes m’accompagnaient ; on prit le chemin de fer après avoir attendu longtemps à la gare où les imbéciles venaient me regarder comme un animal curieux et essayer d’entrer en conversation. Avec la manière dont je leur répondais le même n’y revenait pas deux fois, mais restait à une petite distance, me regardant les yeux effarés :
— Je crois, me dit l’un de ces gens, qu’il y aura dès le matin, des exécutions à Satory.
— Tant mieux ! lui dis-je, cela hâtera celles de Versailles.
Les gendarmes m’emmenèrent dans une autre salle.
— On attendit encore longtemps le départ.