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ARMANDE
195 À répondre à cela je ne daigne descendre,
Et ce sont sots discours qu’il ne faut pas entendre.
HENRIETTE
C’est fort bien fait à vous, et vous nous faites voir
Des modérations qu’on ne peut concevoir.
SCÈNE III
CLITANDRE, HENRIETTE.
HENRIETTE | |||||||||
| Votre sincère aveu ne l’a pas peu surprise. | |||||||||
CLITANDRE | |||||||||
| 200 | Elle mérite assez une telle franchise, | ||||||||
| Et toutes les hauteurs de sa folle fierté | |||||||||
| Sont dignes tout au moins de ma sincérité : | |||||||||
| Mais puisqu’il m’est permis, je vais à votre père, | |||||||||
| Madame... | |||||||||
HENRIETTE | |||||||||
| Le plus sûr est de gagner ma mère : | |||||||||
| 205 | Mon père est d’une humeur à consentir à tout, |
| Mais il met peu de poids aux choses qu’il résout*; | |
| Il a reçu du Ciel certaine bonté d’âme, | |
| Qui le soumet d’abord à ce que veut sa femme ; | |
| C’est elle qui gouverne, et d’un ton absolu | |
| 210 | Elle dicte pour loi ce qu’elle a résolu. |
| Je voudrais bien vous voir pour elle, et pour ma tante, | |
| Une âme, je l’avoue, un peu plus complaisante, | |
| Un esprit qui flattant les visions du leur, | |
| Vous pût de leur estime attirer la chaleur. |
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