< Page:Molière Femmes Savantes.djvu
Cette page a été validée par deux contributeurs.


BÉLISE

Fort bien.

ARISTE
Et son amour même m’a fait instance
De presser les moments d’une telle alliance.

BÉLISE
365  Encor mieux. On ne peut tromper plus galamment.
Henriette, entre nous, est un amusement*,
Un voile ingénieux, un prétexte, mon Frère,
À couvrir d’autres feux dont je sais le mystère,
Et je veux bien tous deux vous mettre hors d’erreur.

ARISTE
370  Mais puisque vous savez tant de choses, ma Sœur,
Dites-nous, s’il vous plaît, cet autre objet qu’il aime.

BÉLISE
Vous le voulez savoir ?

ARISTE
Oui. Quoi?

BÉLISE
Moi.

ARISTE
Vous ?

BÉLISE
Moi-même.

ARISTE
Hay, ma Sœur !

BÉLISE
Qu’est-ce donc que veut dire ce hay,
    Et qu’a de surprenant le discours que je fai ?
    375  On est faite d’un air je pense à pouvoir dire
    Qu’on n’a pas pour un cœur* soumis à son empire ;
    Et Dorante, Damis, Cléonte, et Licidas,
    Peuvent bien faire voir qu’on a quelques appas.
    Cet article est issu de Wikisource. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.