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sieurs années. Il a même entrepris un ouvrage

très‑considérable, l’Histoire d’Allemagne, qui manquait dans notre langue et qui, à en juger par ce qu’il m’a fait l’honneur de m’en communiquer, doit effacer tout ce qui a été écrit sur cette matière. Il contiendra de grandes recherches, jointes à une scrupuleuse exactitude et à une élégante simplicité de style. »

À coup sûr, de pareilles occupations ne sont pas le fait d’une jeunesse dissipée.

Lorsque Fréron se sentit assez fort, il créa tout seul un journal qu’il appela : Lettres de la comtesse de ***, titre bien mondain pour lui. Elles se transformèrent plus tard en Lettres sur quelques écrits du temps, et finalement en Année littéraire. Ces transformations et ces prises de possession ne s’accomplirent pas sans entraves. Comme il avait eu tout de suite le succès, il eut tout de suite la persécution. Il fut, à plusieurs reprises, tancé, dénoncé, menacé, suspendu ; on prétend même qu’il tâta un peu de Vincennes. Il ne se rebuta point : tout cela lui avait été prédit. Il se rompit

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