< Page:Monselet - Fréron, 1864.djvu
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

du disciple, devenu l’héritier, de l’abbé

Desfontaines. Son programme était bien simple : réagir contre les philosophes au nom de la religion et de la monarchie ; ramener la littérature aux traditions sévères du XVIIe siècle. On peut refuser ses sympathies à ce double rôle, on n’en peut méconnaître ni la noblesse ni la grandeur. Du jour où Fréron l’accepta, il comprit qu’il devait rechercher l’appui de ses protecteurs naturels : le clergé lui était acquis à l’avance ; restait la cour à gagner. Tous ses efforts se tournèrent de ce côté-là. À défaut de Louis XV, inébranlable dans son insouciance systématique, il eut Marie Leckzinska ; à défaut du roi, il eut la reine. Les philosophes avaient les favorites.

Fréron arriva à la reine par le roi Stanislas, son père ; Fréron, qui avait plus de souplesse que n’en annonçait son extérieur, fut pendant assez longtemps le commensal de la cour de Lunéville. Ces deux hautes protections, dès qu’elles lui furent acquises, ne lui faillirent jamais, en

    Cet article est issu de Wikisource. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.