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rité, et rappeler les inutiles avances que

lui fit Beaumarchais lors de ses premières pièces. Beaumarchais était, à cette époque, plus grand seigneur qu’écrivain, et rien ne lui aurait coûté sans doute pour gagner Fréron à sa cause. Voici en quels termes assouplis, lui si impertinent, lui si indépendant en apparence, il écrivait, en 1767, au rédacteur de l’Année littéraire.

« Je ne crois pas avoir l’honneur, monsieur, d’être personnellement connu de vous, ce qui me rend d’autant plus sensible aux choses honnêtes que l’on m’a rapportées hier au soir. Un homme de mes amis, qui s’est rencontré avec vous dans une maison, m’a assuré qu’il était impossible de parler avec plus de modération que vous ne l’aviez fait des endroits qui vous avaient paru répréhensibles dans le drame d’Eugénie, et de louer avec une plus estimable franchise ceux que vous aviez jugés propres à intéresser les honnêtes gens. C’est ainsi que la critique judicieuse et sévère devient très-utile aux gens qui écrivent. Si vos oc-

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