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198 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

ils ont transcrit selon la notation classique le répertoire complet de leurs airs. Je doute si le dessin de leurs subtiles arabesques mélodiques n'a pas beaucoup souffert de cette notation et s'ils n'ont pas dû, pour le clouer sur notre gamme, souvent détériorer la mélodie. Est-ce d'après cette transcription qu'ils vont jouer de leurs instruments ou chanter désormais?...

Sur ma prière, aimablement ils commencent à souffler dans leurs roseaux ; mais l'une des flûtes est trop sèche et s'anime mal ; l'autre, qu'elle suivait à l'unisson, s'es- souffle ; et bientôt prend fin ce concert de complaisance, au demeurant fort ordinaire.

Nous ressortons dans le jardin. Il est plein du parfum des fleurs et des rires discrets d'un jet d'eau. En regagnant la mosquée nous passons non loin des autres salons des derviches ; ils forment baie sur le jardin ; ce n'est qu'un large alvéole, recueil d'ombre et de méditation. Dans plusieurs de ces alcôves nous voyons assemblés des derviches, assis à la mode persane, comme dans une miniature.

Ce sont sûrement de très saintes gens, ces derviches, mais au grand calme de ce lieu si peu d'austérité est mêlée, ce jet d'eau conseille si peu la prière, qu'on ne s'étonnerait pas beaucoup si le miniaturiste avait pris fantaisie çà et là d'ajouter quelques bayadèrcs.

Dans la mosquée, une salle vaste et claire est consacrée aux tournoyantes pratiques de ces Messieurs. Tout à côté s'ouvre une salle non moins vaste, mais plus obscure, que les tombeaux de saints illustres sanctifient. D'ignobles tapis modernes couvrent le sol. Du plafond pend un nombre incroyable de lanternes et lustres de toutes sortes;

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