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214 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

pouvoir y ajouter des renseignements. C'est déjà bien beau qu'il le retienne pour nous, qu'il l'empêche de passer. — A nous donc de déchiffrer le document ! Voici qu'il nous est remis tout brut entre les mains. Regardons- le, scrutons-le sur toutes ses faces. Il y a là-dedans quelque chose dont, à force de patience et d'adresse, il nous sera peut-être loisible de prendre connaissance. Il y a ici un message obscur dont il faut tâcher de nous emparer. Plus simplement essayons de déterminer, puisque Rimbaud ne le sait pas lui-même, ce que c'est qu'il voit et qu'il nous montre.

��II

��Il faut saisir les plus minces indications.

" A gauche, le terreau de l'arête est piétiné par tous les homicides et toutes les batailles... Derrière l'arête de droite, la ligne des orients, des progrès ^ ". On trouve souvent, dans les Illuminations^ ce souci de diviser le spectacle, de le distribuer, de le démembrer^. Et en effet tout ce qui nous est présenté ici, est à l'état rompu et dans un commencement de dissociation ; ce sont les débris de quelque chose que voici devant nous : " Sont-ce des airs populaires, des bouts de concerts seigneuriaux, des restants d'hymnes publics ? ^ "

1 Les Illuminations : Mystique, p. 172.

  • Comparez : " L'ancienne Comédie poursuit ses accords et divise

st^iàyWts." {Les Illuminations '. Scènes, -ç. 165.) "L'opéra-comique se divise sur notre scène à l'arête d'intersection de dix cloisons dressées de la galerie aux feux. " {Ibid. p. 166.) ** A droite l'aube d'été, etc. " {Les Illuminations : Ornières, p. 1 74.)

' Les Illuminations : poème sans titre, p, 228.

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