< Page:NRF 13.djvu
Cette page n’a pas encore été corrigée

NOTES II 03

nion sur les œuvres d'un Moniuszko, d'un Karlowicz, ou surtout d'un Szymanowski.

GABRIEL MARCEL

��A PROPOS DE QUELQUES ŒUVRES RÉCENTES DE GABRIEL FAURÉ <.

Il existe entre les trois dernières œuvres de Gabriel Fauré la plus évidente parenté ; même alternance d'idées violem- ment contrastées, même vivacité impétueuse et comme bon- dissante de l'élément rythmique initial; même étirement songeur et mélancolique du second thème ; même griserie d'espace dévoré dans le développement final ; même abus, — diront certains — des accompagnements arpégés. Ce n'est pas tout encore. Ce qui frappe quand on prend la peine de scruter les Sonates et la Fantaisie^ c'est l'espèce d'invi- tation à la découverte et à l'approfondissement qui à la longue semble en émaner. Peu d'œuvres de prime abord peuvent décevoir davantage. La Fantaisie pour piano et orchestre en particulier, risque fort d'irriter à la première audition par la presque rudimentaire simpHcité des contours mélodiques. L'idée musicale est ici évidée au point de n'être plus que' la forme la plus translucide d'elle-même ; on évoque inévitablement telle verrerie légère et irisée, ou encore le feuillage dont ime main patiente n'aurait laissé subsister que les nervures. Que cette « minceur » soit un signe de vieillissement, il serait probablement imprudent de le contester ; mais d'indigence, je le me expressément. Il est par trop sûr qu'en musique, richesse et opulence ne se confondent point ; une œuvre somptueuse comme le quin- tette de Florent Schmitt est infiniment plus pauvre que tel

I. 2^ Sonate pour piano et violon. Sonate pour piano et vio- loncelle. Fantaisie pour piano et orchestre. (Durand, éditeur» 1918-1919.)

�� �

    Cet article est issu de Wikisource. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.