NOTE SUR M. DESCARTES 163
o dre. Et c'est de l'avoir annoncé en de tels termes. Premièrement j'ai tâché de trouver en général'^ les prin- cipes ou premières causes de tout ce qui est ou qui peut être dans le monde, sans rien considérer pour cet effet que Dieu seul qui Va créé, ni les tirer d'ailleurs que de certaines semences de vérités qui sont naturellement en nos âmes. Après cela, j' ai examiné quels étaient les premiers elles plus ordinaires effets qu'on pouvait déduire de ces causes ; et il me semble que par là j'ai trouvé des deux...
Eh bien ! je dis : qu'importe. Nous savons bien qu'il ne les a pas trouvés, les cieux. On les avait trouvés avant lui. Ou plutôt ils s'étaient trouvés tout seuls. La création a eu besoin de soii Créateur, pour être. Pour devenir, pour naître, pour être faite. Elle n'a pas eu besoin de l'homme, ni pour être, ni même pour être connue. Les cieux se sont bien trouvés tout seuls. Et ils ne se sont jamais perdus. Et ils n'ont pas besoin de nous pour se retrouver perpétuellement dans leurs orbes.
On les avait trouvés avant lui. Eux-mêmes ils s'étaient trouvés avant lui. Je dis : qu'importe. L'audace seule m'intéresse. L'audace seule est grande. Y eut-il jamais audace aussi belle ; et aussi noblement et modestement cavalière ; et aussi décente et aussi couronnée ; y eut-il jamais aussi grande audace et atteinte de fortune, y eut- il jamais mouvement de la pensée comparable à celui de ce Français qui a trouvé les cieux. Et il n'a pas trouvé
I. Je n'ai pas besoin de dire que je cite ce Descartes d'après l'édition la moins savante que j'ai pu trouver. Ce n'est pas à un vieux typographe comme moi qu'il faut venir raconter ce que c'est qu'une édition savante.
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